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Bien des années plus tard, au retour de Cuba rien de bien réjouissant au programme, on ne me propose encore qu’une mission bouche-trou en Chine, pas vraiment dans mon secteur d’activités. On est en janvier et je prends donc la direction de Belfort, siège du département « variation de vitesse » qui gère cette affaire pour deux laminoirs d’acier inox, afin de préparation de chantier. Là j’apprends que ma mission sera de faire le tampon entre l’équipe de techniciens qui réalisera les tests et la mise en route de ces matériels tant cela s’est toujours mal passé sur des affaires précédentes. Les chinois ont contractuellement gardé la réalisation des plans et des travaux d’installation donc pour ce qui est de ma mission, rien à préparer, juste à attendre le feu vert de la Chine pour aller sur le site. Débute alors une longue attente à tourner en rond dans un bureau. On me propose d’aller faire connaissance de l’équipe que je devrais chaperonner et qui est sur une affaire similaire en Espagne. Une balade A/R en voiture à Avilés, mal reçu par ces jeunots qui ne veulent pas être chapeauté !
Donc re- bureau à Belfort, congés, rtt et finalement en Avril, feu vert chinois et je me retrouve à Taiyuan, grosse ville et surtout gros centre sidérurgique. Bien évidemment, sur le site rien n’est prêt, même pas le local où seront installés nos matériels et bien évidemment si contractuellement c’est eux qui font toute l’installation ils n’ont de cesse de t’inciter à le faire à leur place, je n’en avais ni les moyens et encore moins l’envie, donc la situation s’est dégradée jusqu’à ce qu’on m’intime de quitter les lieux et en conséquence le « bouclier », qui n’aura jamais vu arriver l’équipe à protéger, reprenait l’avion à Pékin un 14 juillet pour un retour en France !
Donc, après cette introduction un peu fastidieuse sur cette deuxième mission en Chine mais qui ajoutée à la première en dit long sur ce que je pense de la Chine et des chinois !
Venons-en à Taiyuan, ville et site industriel en pleine expansion, ici on rase des quartiers entiers pour y tailler de larges avenues et les border de buildings.
Comme d’habitude tu es sous contrôle, on te prend le matin à ton hôtel, le trajet est assez long, on sort de la ville moderne pour traverser de vieux quartiers où, sur des rues entières, les maisons sont marquées d’un idéogramme à la peinture rouge, signe que dans les huit jours qui suivent elles seront rasées. Puis on traverse un site sidérurgique où s’enchainent les aciéries , haut-fourneaux et usine en tous genres, impressionnant ! Le midi, nouvelle promenade pour aller manger dans une cantine d’entreprise et retour le soir où on te dépose devant ton hôtel. Là tu as tout loisir de tourner en rond dans ton quartier.
Magnanime il nous sera proposé (nous sommes 4, trois mécaniciens du fournisseur des laminoirs et moi) deux sorties de visite hors de la ville, de fait une seule pour moi, car en disgrâce, il m’a été signifié que, par punition, je serais privé de la deuxième !
Sur une heure de film je n’ai tiré que peu d’images, sans intérêt et bien sombre, le ciel est rarement visible, la grisaille de la pollution étant omniprésente ! Seul une fois, sur une image prise à travers la fenêtre de mon hôtel, on aperçoit le bleu du ciel!
