Bleuissage et jaspage, quelle différence ?
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Bonsoir à tous,
suite à ce que j’ai pu voir dans le sujet Simplex cal. 24, petit “lifting”… j’aurais une question pour Maître GrandetQuelle est la différence entre bleuissage et jaspage ?
Si les options sont différentes, quelle est celle qui a la meilleure durée dans le temps, pour une arme utilisée et non décorative ?
Merci d’avance pour ta réponse
Salut BIRDY….
Le jaspage est une “opération” qui demande beaucoup de rigueur dans la préparation des pièces.
Celles-ci passent au four et subissent une réaction chimique superficielle avec de la poudre d’os en autres…. Ensuite, vernies au four.Le fait que ces pièces soient “cuites” au four, le résultat est surement plus “fin” et plus résistant.
Le bleuissage ???
Déjà, il faut trouver l’armurier qui va te le faire !!!
Dans l’armurerie, on bleui une vis, un axe mais pas les bascules ou autres grosses pièces, on jaspe.
Passage des pièces à la brosse métallique, dégraissage et direction le chalumeau !!!
Attention d’avoir la main légère, le bleu arrive dans toutes ses nuances, on appelle cette couleur “gorge de pigeon”…..
Si on chauffe quelques secondes de plus, c’est trop tard, la couleur passe…….
Plus qu’a recommencer, brosse… etc… etc.Le vernis est là pour fixer les couleurs, donc la durée dans le temps est directement liée à la qualité du vernis et notamment la résistance au frottements…..
Un beau jaspage comme le font encore certains artisans, c’est quand même pas mal…..
Le bleu comme je fais, c’est sympa aussi, mais cela reste dans la gamme bricolage.
Le bleu comme je fais, c’est sympa aussi mais cela reste dans la gamme bricolage.
En plus d’être un orfèvre, Mr Grandet est modeste…..
http://atelierdujaspage.free.fr/crbst_5.html
Voilà de quoi vous occuper le WE…..Il y en a plein comme ça !!
Le jaspage au sel est superbe sur la bascule Merkel !!
Réponse ci-dessus posté le jeudi 10 juillet 2014 : 21:04Oui le jaspage …et bien il y a jaspage et ….espèce de jaspage !
Le vrai jaspage se perd c’est vrai, car il demande beaucoup de travail et un bon coup de main et en plus un équipement assez conséquent .Entendez par là une cuve permettant de chauffer entre 700 et 900 °c et un deuxième système de cuve de trempage et un four .C’est le trempeur qui effectue le jaspage, c’est un métier pénible a cause des produits employés et de la chaleur et aussi de la grande concentration nécessaire . .
Donc le trempeur se voit confier les pièces détachées en vrac d’une arme, par exemple la bascule, la clé, les vis ,les devants de fer ,les pompes chapeaux de sureté, caches des axes de bascule, bref tous ce qui va être attribué a un fusil et un seul car ces pièces composent un ensemble au même numéro de série et qu’il faut pas les mélanger.
Pour cela il va mettre chaque lot de pièces a tremper et jasper dans une sorte de caissette en bois propre a chaque fusil et a chaque fabriquant .
Ensuite il va polir minutieusement toutes ces pièces et éléments avec un touret sur lequel tourne a grande vitesse un disque de feutre ,ce travail doit être rigoureux et nécessite de ne pas suer des mains ,car la sueur laisse des traces ….d’empreintes .
Ensuite ,il va lier ces diverses pièces ensembles avec du fil de fer et il va les immerger dans un bain de cyanure (d’où la dangerosité ) ce bain est porté a 700 voir 800/900°c, les pièces vont rester suspendues jusqu’à ce qu’elles aient atteint la température du bain.
Ensuite il va les plonger successivement dans divers bacs contenant des solutions de produits (sels métalliques et cyanures)dilué dans de l’eau froide ,cette action a la fois de trempe permet d’obtenir la variation des teintes et permet d’obtenir un “beau jaspé” ces solutions de sels de métaux en fonction du coup de main du trempeur conditionne la réaction et l’influence du liquide sur ces pièces en métal porté au rouge blanc.
Il faut agir vite et avec doigté entre le moment ou on retire la bascule par exemple du four et ou on la fait toucher par touches successives les divers bains, c’est les éclaboussures lors de la descente dans le bain qui vont colorer le métal par leur dispersion, la descente s’effectue par paliers successifs et demande une grande habitude et un coup de main rapide et sûr.
Croyez moi faire son propre jaspage avec un artiste trempeur est un vrais régal, j’ai eu cette chance et j’ai gardé ce travail comme une relique.
Mais jamais plus je n’ai eu l’occasion d’en refaire faute de matériel.
Merci Maître Grandet, précis et passionnant, (et je maintiens “Maître”) On rentre dans le domaine de l’alchimie et de l’art. Ce jaspage qui nous hypnotisait, dès les premières pages du catalogue de Manufrance tournées. Je comprends la différence de prix, sur ce site d’enchères entre un simplex, au jaspage passé ou bien présent. J’ai moi-même un simplex 12, à bascule simplement bronzé, c’est propre mais ça n’a pas du tout la même gueule…
Tu as fait un beau métier, Grandet!Voilà une échelle de couleurs que vous pouvez obtenir avec un bleuissage….
Grandet j’ aurais une autre question: les juxta “d ‘ entree de gamme” que l’ on trouve sur le marché sont ils véritablement jaspés ou bleuies ? Car comme tu nous l’ a expliqué le jaspage necessite le savoir faire, le matériel, du temps et doit avoir un coup ?
Salut cocardier.
Les bascules de certains fusils ” entrée de gamme” sont effectivement jaspées,mais comparé aux photos que j’ai mise….il n’y a pas photo!!!:rules:
Vas t’en savoir où et comment ce travail est effectué !! Peut être des moyens “rapides” genre bains d’acide à la va vite…ou autre. Je n’en sais rien du tout!!! La tenue de la couleur est peut être bonne mais le visuel n’y est pas je trouve; Ce qui est normal….Merci pour ta reponse grandet car cette question me ” tarabuster” 😉
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