Eloge du fusil à un coup
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Ce passage est extrait du livre de René Chambe: « Souvenirs de chasse pour Christian ».
La scène se déroule aux alentours des années 1899-1900, le jeune René (l’auteur) présente les chasseurs de son village, Vaulx-Milieu, en Isère. Parmi eux, Marquette, passionné exclusivement par la chasse au gibier d’eau, à l’affût, la nuit
Il fait ici l’éloge du fusil mono-coup.
Fusil Gras modifié ici en calibre 20– M’sieu Marquette, pourquoi qu’il a qu’un coup, votre fusil ?
Il était en effet possesseur d’un fusil à un seul canon, comme je n’en avais jamais vu ; tous les autres chasseurs se servaient de fusils à deux coups. Il se l’était acheté, dès qu’il l’avait pu. Il se l’était acheté, dès qu’i l’avait pu, chez l’armurier Baret, à Bourgoin, bien connu de tous les nemrods de la région. C’était un de ces fusils qu’on dénommait alors fusil Gras transformé, lequel était un fusil de guerre modèle 1874, du nom de son inventeur, le général français Gras, polytechnicien. Dans mon ingénuité, je pensais que ce fusil était ainsi appelé pour sa nécessité d’être toujours enduit de beaucoup de graisse. Pour le rendre utilisable pour la chasse, on en avait simplement remplacé le canon, tout en conservant sa crosse, son fût et sa culasse. Il n’avait évidemment qu’un seul coup.
A ma question Marquette avait fait une réponse que je n’ai jamais oubliée. Elle dénotait un réel esprit de réflexion et de bon sens :
– Pourquoi que mon fusil, il n’a qu’un coup ? C’est parce que c’est le meilleur. Je vas vous dire pourquoi c’est très mauvais d’en avoir deux, de coups.
« Ecoutez-moi : Si vous en avez deux, vous tirez vite le premier, parce que vous vous dites que ça n’a pas d’importance, puisque vous en avez un deuxième. Alors vous tirez vite et souvent au hasard et vous manquez. Alors vous tirez vite et souvent au hasard et vous manquez. Alors vous vous affolez d’avoir manqué et, résultat, vous tirez encore plus vite votre second coup, pour vous rattraper. Et vous manquez encore, d’autant plus sûr que le gibier, il est plus loin.
« Tandis que si vous n’avez qu’un coup, vous vous appliquez finement, parce que vous savez qu’il n’y a pas de quartier. Vous prenez votre temps, vous tirez ni trop vite, ni trop tard, juste ce qu’il faut, à bonne distance et vous manquez pas. Le fusil à deux coups, c’est idiot ! ça vous fait manquer.
– Mais s’il vous part deux perdreaux, M’sieu Marquette, vous pouvez pas faire le doublé ?
– Ouais, le doublé ! Moi, j’aime mieux un mien sûr que deux tu les auras pas. Et puis, le deuxième perdreau, ça va, je le retrouverai toujours à la remise ! ça presse pas….Ainsi parlait Marquette…..
Bonsoir à tous,
Ce que Mr marquette disait dans un lointain passé, est d’une saisissante réalité: lors de ma jeunesse je chassais avec un simplex calibre 16.
Les résultats étaient beaucoup plus significatifs; depuis que je chasse avec un superposé ou juxtaposé………………..moins.Merci Raphael pour le partage de ce beau récit.
je reconnais pas mal de mes tirs dans ces propos…:X que dirait il des semi autos alors!!!#malade#
Merci raphael30 pour ce très joli post! #bravo#
Je ne tire que très rarement le deuxième coup de fusil sur un même gibier, parceque je l’estime plus loin ou que du fait il change rapidement de trajectoire.
Ceci étant, je rate bien souvent mes premiers tirs, je dois être mauvais tireur au plus profond…:lick:moi aussi je chasse avec un seul coup avec mais simplex et pourtant j ai d autre fusils prelever une piece avec c est enorme sa fait 39 ans que je chasse comme ca et j ai fait de super chasse maintenant moin dans mon coin moi de grives cette annee 2 merles et une grive je content malgre tout on verat aux cao pour les merles soit aux simplex ou 14mm warnant :bj:
Oui, Jean-Luc, le Simplex est une arme formidable. Le mien (cal. 12/70, modèle 24EL) compte déjà beaucoup de grives et de pigeons à son actif. Et c’est vrai qu’avec un seul coup on apprend à se maitriser.
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