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Grives et Poésie

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8 sujets de 16 à 23 (sur un total de 23)

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  • #487878
    nico13
    nico13
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    2009-02-06 10:48:33

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      • ★★

    C’est pas toi qui a joué dans les 4 saisons d’Espigoule 😀
    En tous cas ce sont des beaux poèmes:bj:

    #556629
    lagrive13560 - Modérateur
    lagrive13560 – Modérateur
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    2009-08-31 21:46:01

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      • Dieu
      • ★★★★★★

    Garde à jamais dans ta mémoire
    par Victor Hugo

    Garde à jamais dans ta mémoire,
    Garde toujours
    Le beau roman, la belle histoire
    De nos amours !

    Moi, je vois tout dans ma pensée,
    Tout à la fois !
    La trace par ton pied laissée
    Au fond des bois,

    Les champs, les pelouses qui cachent
    Nos verts sentiers,
    Et ta robe blanche où s’attachent
    Les églantiers,

    Comme si ces fleurs amoureuses
    Disaient tout bas :
    – Te voilà ! nous sommes heureuses !
    Ne t’en va pas !

    Je vois la profonde ramée
    Du bois charmant
    Où nous rêvions, toi, bien aimée,
    Moi, bien aimant ;

    Où du refus tendre et farouche
    J’étais vainqueur,
    Où ma bouche cherchait ta bouche,
    Ton coeur mon coeur !

    Viens ! la saison n’est pas finie,
    L’été renaît,
    Cherchons la grotte rajeunie
    Qui nous connaît ;

    Là, le soir, à l’heure où tout penche,
    Où Dieu bénit,
    Où la feuille baise la branche,
    L’aile le nid,

    Tous ces objets saints qui nous virent
    Dans nos beaux jours
    Et qui, tout palpitants, soupirent
    De nos amours,

    Tous les chers hôtes du bois sombre
    Pensifs et doux,
    Avant de s’endormir, dans l’ombre,
    Parlent de nous.

    Là, le rouge-gorge et la grive
    Dans leurs chansons,
    Le liseron et, dans l’eau vive,
    Les verts cressons,

    La mouche aux ailes d’or qui passe,
    L’onde et le vent,
    Chuchotent sans cesse à voix basse
    Ton nom charmant.

    Jour et nuit, au soir, à l’aurore,
    A tous moments,
    Entre eux ils redisent encore
    Nos doux serments.

    Viens, dans l’antre où nous les jurâmes,
    Nous reposer !
    Viens ! nous échangerons nos âmes
    Dans un baiser !

    et un autre
    A Granville, en 1836
    par Victor Hugo

    Voici juin. Le moineau raille
    Dans les champs les amoureux ;
    Le rossignol de muraille
    Chante dans son nid pierreux.

    Les herbes et les branchages,
    Pleins de soupirs et d’abois,
    Font de charmants rabâchages
    Dans la profondeur des bois.

    La grive et la tourterelle
    Prolongent, dans les nids sourds,
    La ravissante querelle
    Des baisers et des amours.

    Sous les treilles de la plaine,
    Dans l’antre où verdit l’osier,
    Virgile enivre Silène,
    Et Rabelais Grandgousier.

    O Virgile, verse à boire !
    Verse à boire, ô Rabelais !
    La forêt est une gloire ;
    La caverne est un palais !

    Il n’est pas de lac ni d’île
    Qui ne nous prenne au gluau,
    Qui n’improvise une idylle,
    Ou qui ne chante un duo.

    Car l’amour chasse aux bocages,
    Et l’amour pêche aux ruisseaux,
    Car les belles sont les cages
    Dont nos coeurs sont les oiseaux.

    De la source, sa cuvette,
    La fleur, faisant son miroir,
    Dit: -Bonjour,- à la fauvette,
    Et dit au hibou: -Bonsoir.-

    Le toit espère la gerbe,
    Pain d’abord et chaume après ;
    La croupe du boeuf dans l’herbe
    Semble un mont dans les forêts.

    L’étang rit à la macreuse,
    Le pré rit au loriot,
    Pendant que l’ornière creuse
    Gronde le lourd chariot.

    L’or fleurit en giroflée;
    L’ancien zéphir fabuleux
    Souffle avec sa joue enflée
    Au fond des nuages bleus.

    Jersey, sur l’onde docile,
    Se drape d’un beau ciel pur,
    Et prend des airs de Sicile
    Dans un grand haillon d’azur.

    Partout l’églogue est écrite :
    Même en la froide Albion,
    L’air est plein de Théocrite,
    Le vent sait par coeur Bion,

    Et redit, mélancolique,
    La chanson que fredonna
    Moschus, grillon bucolique
    De la cheminée Etna.

    L’hiver tousse, vieux phtisique,
    Et s’en va; la brume fond ;
    Les vagues font la musique
    Des vers que les arbres font.

    Toute la nature sombre
    Verse un mystérieux jour ;
    L’âme qui rêve a plus d’ombre
    Et la fleur a plus d’amour.

    L’herbe éclate en pâquerettes ;
    Les parfums, qu’on croit muets,
    Content les peines secrètes
    Des liserons aux bleuets.

    Les petites ailes blanches
    Sur les eaux et les sillons
    S’abattent en avalanches ;
    Il neige des papillons.

    Et sur la mer, qui reflète
    L’aube au sourire d’émail,
    La bruyère violette
    Met au vieux mont un camail ;

    Afin qu’il puisse, à l’abîme
    Qu’il contient et qu’il bénit,
    Dire sa messe sublime
    Sous sa mitre de granit

    encore un

    Automne
    par Jules Breton

    La rivière s’écoule avec lenteur. Ses eaux
    Murmurent, près du bord, aux souches des vieux aulnes
    Qui se teignent de sang ; de hauts peupliers jaunes
    Sèment leurs feuilles d’or parmi les blonds roseaux.

    Le vent léger, qui croise en mobiles réseaux
    Ses rides d’argent clair, laisse de sombres zones
    Où les arbres, plongeant leurs dômes et leurs cônes,
    Tremblent, comme agités par des milliers d’oiseaux.

    Par instants se répète un cri grêle de grive,
    Et, lancé brusquement des herbes de la rive,
    Etincelle un joyau dans l’air limpide et bleu ;

    Un chant aigu prolonge une note stridente ;
    C’est le martin-pêcheur qui fuit d’une aile ardente
    Dans un furtif rayon d’émeraude et de feu.

    Courrières, 1875

    #562231
    Raphael30 - Modérateur
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      • Dieu suprême
      • ★★★★★★★

    Par ces temps de canicule et de vide cynégètique, je traque sans pitié tout ce qui me rapproche de l’oiseau cher à notre coeur.
    Ainsi, ai-je découvert cette gravure illustrant ce petit quatrain de l’écrivain-chasseur-gastronome du XIXe siècle, Charles JOBEY (1813-1877).

    Réponse ci-dessus posté le mardi 06 août 2013 : 15:48

    Finalement à classer où ?
    Gravures, poésie ou…. gastronomie ?????

    #562297
    niko47 - Modérateur
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    ne t’en fait pas pour ça raphael30!
    ta gravure gastronomique est très poétique! :bj: 😉

    #562310
    Raphael30 - Modérateur
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      • Dieu suprême
      • ★★★★★★★

    😆 Ouf, j’ai eu peur de la g3censured !!!!!!

    #571265
    grive40400
    grive40400
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      • ★★★

    La Grive musicienne

    Discrètement tapie derrière notre persienne,
    J’observe et écoute notre grive musicienne,
    De notre bonheur tardif fidèle gardienne.
    Le chant féerique de cette gorge magicienne
    Ensorcelle nos jours, crépuscule ou méridienne…

    Perchée dans notre marronnier, elle enjolive
    Notre oasis amoureuse, notre joie naïve,
    De ses jolies vocalises imaginatives.
    Elle est pour nous comme une longue missive
    Chargée d’amour pour vivre une vive estive.

    Sous ses auspices, il n’est rien qui nous mésavienne.
    A cinquante ans passés, que le bonheur revienne
    Fut une divine surprise, la tienne, la mienne.
    De nos vies chaotiques, qu’il t’en souvienne,
    Nous avons su faire une tendre cantilène.

    Notre grive roucoule et stridule à l’heure tardive
    Où nos pensées s’en vont, sensuelles captives,
    Epeler sous les draps nos désirs à la dérive,
    Un avenir souhaité pour que se poursuive
    Ces jours heureux qu’un Cupidon coquin ravive.

    #572549
    tourdre83
    tourdre83
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    2013-09-26 09:55:18

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      • ★★★

    Si son poste se trouve éloigné de la ville,
    Sur le penchant d’un mont en beaux arbres fertiles,
    Aux Camoins, St. Menet, ou bien château Gombert,
    Il est sûr de tuer des grives tout l’hiver ;
    Et chaque jour, pourvu que la saison soit bonne,
    Que le temps soit serein, et qu’il pleuve en automne,
    Il pourra procurer sans peine à ses parents,
    Et jusqu’à ses amis, des rôtis succulents.

    #603055
    Raphael30 - Modérateur
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      • Dieu suprême
      • ★★★★★★★

    Si son poste se trouve éloigné de la ville,
    Sur le penchant d’un mont en beaux arbres fertiles,
    Aux Camoins, St. Menet, ou bien château Gombert,
    Il est sûr de tuer des grives tout l’hiver ;
    Et chaque jour, pourvu que la saison soit bonne,
    Que le temps soit serein, et qu’il pleuve en automne,
    Il pourra procurer sans peine à ses parents,
    Et jusqu’à ses amis, des rôtis succulents.

    Retour vers le passé !!!

    Dis-moi, Tourdre83, je ne l’avais pas vu celui-là.
    Quel en est l’auteur ?
    Je suis en train de créer une petite anthologie des poèmes consacrés aux grives.


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