Grives et Poésie
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- 22/08/2011 à 19:32 #487878
C’est pas toi qui a joué dans les 4 saisons d’Espigoule 😀
En tous cas ce sont des beaux poèmes:bj:22/04/2013 à 21:04 #556629
lagrive13560 – Modérateur Localisation
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Garde à jamais dans ta mémoire
par Victor HugoGarde à jamais dans ta mémoire,
Garde toujours
Le beau roman, la belle histoire
De nos amours !Moi, je vois tout dans ma pensée,
Tout à la fois !
La trace par ton pied laissée
Au fond des bois,Les champs, les pelouses qui cachent
Nos verts sentiers,
Et ta robe blanche où s’attachent
Les églantiers,Comme si ces fleurs amoureuses
Disaient tout bas :
– Te voilà ! nous sommes heureuses !
Ne t’en va pas !Je vois la profonde ramée
Du bois charmant
Où nous rêvions, toi, bien aimée,
Moi, bien aimant ;Où du refus tendre et farouche
J’étais vainqueur,
Où ma bouche cherchait ta bouche,
Ton coeur mon coeur !Viens ! la saison n’est pas finie,
L’été renaît,
Cherchons la grotte rajeunie
Qui nous connaît ;Là, le soir, à l’heure où tout penche,
Où Dieu bénit,
Où la feuille baise la branche,
L’aile le nid,Tous ces objets saints qui nous virent
Dans nos beaux jours
Et qui, tout palpitants, soupirent
De nos amours,Tous les chers hôtes du bois sombre
Pensifs et doux,
Avant de s’endormir, dans l’ombre,
Parlent de nous.Là, le rouge-gorge et la grive
Dans leurs chansons,
Le liseron et, dans l’eau vive,
Les verts cressons,La mouche aux ailes d’or qui passe,
L’onde et le vent,
Chuchotent sans cesse à voix basse
Ton nom charmant.Jour et nuit, au soir, à l’aurore,
A tous moments,
Entre eux ils redisent encore
Nos doux serments.Viens, dans l’antre où nous les jurâmes,
Nous reposer !
Viens ! nous échangerons nos âmes
Dans un baiser !et un autre
A Granville, en 1836
par Victor HugoVoici juin. Le moineau raille
Dans les champs les amoureux ;
Le rossignol de muraille
Chante dans son nid pierreux.Les herbes et les branchages,
Pleins de soupirs et d’abois,
Font de charmants rabâchages
Dans la profondeur des bois.La grive et la tourterelle
Prolongent, dans les nids sourds,
La ravissante querelle
Des baisers et des amours.Sous les treilles de la plaine,
Dans l’antre où verdit l’osier,
Virgile enivre Silène,
Et Rabelais Grandgousier.O Virgile, verse à boire !
Verse à boire, ô Rabelais !
La forêt est une gloire ;
La caverne est un palais !Il n’est pas de lac ni d’île
Qui ne nous prenne au gluau,
Qui n’improvise une idylle,
Ou qui ne chante un duo.Car l’amour chasse aux bocages,
Et l’amour pêche aux ruisseaux,
Car les belles sont les cages
Dont nos coeurs sont les oiseaux.De la source, sa cuvette,
La fleur, faisant son miroir,
Dit: -Bonjour,- à la fauvette,
Et dit au hibou: -Bonsoir.-Le toit espère la gerbe,
Pain d’abord et chaume après ;
La croupe du boeuf dans l’herbe
Semble un mont dans les forêts.L’étang rit à la macreuse,
Le pré rit au loriot,
Pendant que l’ornière creuse
Gronde le lourd chariot.L’or fleurit en giroflée;
L’ancien zéphir fabuleux
Souffle avec sa joue enflée
Au fond des nuages bleus.Jersey, sur l’onde docile,
Se drape d’un beau ciel pur,
Et prend des airs de Sicile
Dans un grand haillon d’azur.Partout l’églogue est écrite :
Même en la froide Albion,
L’air est plein de Théocrite,
Le vent sait par coeur Bion,Et redit, mélancolique,
La chanson que fredonna
Moschus, grillon bucolique
De la cheminée Etna.L’hiver tousse, vieux phtisique,
Et s’en va; la brume fond ;
Les vagues font la musique
Des vers que les arbres font.Toute la nature sombre
Verse un mystérieux jour ;
L’âme qui rêve a plus d’ombre
Et la fleur a plus d’amour.L’herbe éclate en pâquerettes ;
Les parfums, qu’on croit muets,
Content les peines secrètes
Des liserons aux bleuets.Les petites ailes blanches
Sur les eaux et les sillons
S’abattent en avalanches ;
Il neige des papillons.Et sur la mer, qui reflète
L’aube au sourire d’émail,
La bruyère violette
Met au vieux mont un camail ;Afin qu’il puisse, à l’abîme
Qu’il contient et qu’il bénit,
Dire sa messe sublime
Sous sa mitre de granitencore un
Automne
par Jules BretonLa rivière s’écoule avec lenteur. Ses eaux
Murmurent, près du bord, aux souches des vieux aulnes
Qui se teignent de sang ; de hauts peupliers jaunes
Sèment leurs feuilles d’or parmi les blonds roseaux.Le vent léger, qui croise en mobiles réseaux
Ses rides d’argent clair, laisse de sombres zones
Où les arbres, plongeant leurs dômes et leurs cônes,
Tremblent, comme agités par des milliers d’oiseaux.Par instants se répète un cri grêle de grive,
Et, lancé brusquement des herbes de la rive,
Etincelle un joyau dans l’air limpide et bleu ;Un chant aigu prolonge une note stridente ;
C’est le martin-pêcheur qui fuit d’une aile ardente
Dans un furtif rayon d’émeraude et de feu.Courrières, 1875
06/08/2013 à 15:53 #562231
Raphael30 – Modérateur LocalisationNord Bouches du Rhône
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Par ces temps de canicule et de vide cynégètique, je traque sans pitié tout ce qui me rapproche de l’oiseau cher à notre coeur.
Ainsi, ai-je découvert cette gravure illustrant ce petit quatrain de l’écrivain-chasseur-gastronome du XIXe siècle, Charles JOBEY (1813-1877).Réponse ci-dessus posté le mardi 06 août 2013 : 15:48Finalement à classer où ?
Gravures, poésie ou…. gastronomie ?????06/08/2013 à 22:47 #562297
niko47 – Modérateur LocalisationLot-et-Garonne
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ne t’en fait pas pour ça raphael30!
ta gravure gastronomique est très poétique! :bj: 😉07/08/2013 à 07:29 #562310
Raphael30 – Modérateur LocalisationNord Bouches du Rhône
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😆 Ouf, j’ai eu peur de la g3censured !!!!!!
09/11/2013 à 12:47 #571265La Grive musicienne
Discrètement tapie derrière notre persienne,
J’observe et écoute notre grive musicienne,
De notre bonheur tardif fidèle gardienne.
Le chant féerique de cette gorge magicienne
Ensorcelle nos jours, crépuscule ou méridienne…Perchée dans notre marronnier, elle enjolive
Notre oasis amoureuse, notre joie naïve,
De ses jolies vocalises imaginatives.
Elle est pour nous comme une longue missive
Chargée d’amour pour vivre une vive estive.Sous ses auspices, il n’est rien qui nous mésavienne.
A cinquante ans passés, que le bonheur revienne
Fut une divine surprise, la tienne, la mienne.
De nos vies chaotiques, qu’il t’en souvienne,
Nous avons su faire une tendre cantilène.Notre grive roucoule et stridule à l’heure tardive
Où nos pensées s’en vont, sensuelles captives,
Epeler sous les draps nos désirs à la dérive,
Un avenir souhaité pour que se poursuive
Ces jours heureux qu’un Cupidon coquin ravive.21/11/2013 à 21:49 #572549Si son poste se trouve éloigné de la ville,
Sur le penchant d’un mont en beaux arbres fertiles,
Aux Camoins, St. Menet, ou bien château Gombert,
Il est sûr de tuer des grives tout l’hiver ;
Et chaque jour, pourvu que la saison soit bonne,
Que le temps soit serein, et qu’il pleuve en automne,
Il pourra procurer sans peine à ses parents,
Et jusqu’à ses amis, des rôtis succulents.24/08/2015 à 07:02 #603055
Raphael30 – Modérateur LocalisationNord Bouches du Rhône
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Si son poste se trouve éloigné de la ville,
Sur le penchant d’un mont en beaux arbres fertiles,
Aux Camoins, St. Menet, ou bien château Gombert,
Il est sûr de tuer des grives tout l’hiver ;
Et chaque jour, pourvu que la saison soit bonne,
Que le temps soit serein, et qu’il pleuve en automne,
Il pourra procurer sans peine à ses parents,
Et jusqu’à ses amis, des rôtis succulents.Retour vers le passé !!!
Dis-moi, Tourdre83, je ne l’avais pas vu celui-là.
Quel en est l’auteur ?
Je suis en train de créer une petite anthologie des poèmes consacrés aux grives. - AuteurMessages
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