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Monsieur le secrétaire général

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    jean-paul13
    jean-paul13
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    2019-03-02 16:01:00

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    Bonjour,

    Voilà comment ça se passait… et en voyant les souci que vous avez avec le projet d’arrêté préfectoral, surtout en ce qui concerne la glu… je vois que rien n’a changé !!! Bougez vous le popotin, demain se sera encore une autre chasse traditionnelle qui, sera dans le viseur, et après demain la chasse toute entière…
    a+
    jp

    Monsieur le Secrétaire Général– suivi de
    La chasse aux rats

    Elles étaient bien drôles les réunions de chasse en Préfecture avec Monsieur le Secrétaire Général.
    Il faut imaginer le personnage, immensément grand, maigre comme un piaf en temps de neige et immensément c..
    Un, je ne veux pas de soucis, deux comme disait le grand Charles, il s’agit d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre…
    bref, il y a prescription.

    De chasse, il ne comprenait couic, de bêtes couic non plus, d’agriculture pas grand-chose, quant aux problèmes sylvicoles… alors là…
    Bref il assumait la fonction de représentant de l’Etat… comme on dit maintenant « à l’arrache ».

    Ses services avaient beau préparer les dossiers, Monsieur le Secretaire Général était très-très-très-autoritaire et, après avoir demandé l’avis des uns et des autres…il s’en remettait largement au pifomètre qui est certes l’outil le plus simple à utiliser mais certainement celui qui foutait sur le département la plus grosse pagaille qui soit.

    Chaque année, Monsieur le Secrétaire général présidait la réunion pour établir l’arrêté préfectoral d’ouverture et de fermeture de la chasse.

    Le souci mis en avant cette année là était de stopper le braconnage à la passée de la bécasse.
    La parole étant donnée aux experts, on s’est intéressé à différencier la croule de la passée, et on a précisé les horaires de passée.

    Il en est advenu qu’en tous lieux, en tout temps et pour tous gibiers il était formellement interdit de tirer avant 8 heures du matin et de tirer le soir après 25 minutes du coucher du soleil, heure légale.
    Comme c’était l’époque où on avait très intelligemment inventé l’heure d’été et l’heure d’hiver, je vous laisse deviner le pata caisse (« panique » en français de francophonie) qui en résultat !
    Sans compter qu’en généralisant ainsi, les chasseurs de gibier d’eau par exemple se voyaient privés de passée du matin …et du soir, tout en continuant de payer à l’époque la fameuse redevance
    « gibier d’eau ».

    Au vu des nombreuses réclamations qui s’en suivirent, un article complémentaire notifia à la populasse (« population » de bas étage en français de francophonie) que par soucis de simplification il ne serait mis procès verbal qu’à l’heure où on ne pouvait plus distinguer l’heure sur sa montre.

    C’est ainsi que notre administration dans sa bienveillance nous a inventé les premières simplifications administratives.

    Et que le chasseur prévoyant pris l’habitude d’emporter avec lui un briquet.
    Même pour celui qui ne fumait pas.

    C’est ainsi que le chasseur de base fut obligé d’inventer les premières échappatoires à une loi qui aurait dû apporter un progrès mais qui fut rapidement rendue inapplicable.
    Ce furent les prémices du système D.

    La loi ne précisa jamais ce qu’il fallait appliquer au chasseur qui n’avait pas de montre sur lui, ce qui fut un gouffre dans lequel s’engouffrèrent les avocats des quelques braconniers qui avaient été assez stupides encore pour se faire prendre.

    Ils furent tous relaxés.

    La chasse aux rats

    Le chien Gaspard était un peu fada, après la passée du soir en Camargue, il fallait coûte que coûte faire la chasse aux « rats ».

    Comprenez aux ragondins, sauf que quand je ramenais ça à la maison, beau papa n’était pas très ravi.
    Je pendais la bête et la dépeçais comme un lapin, sauf que ça partait tout droit à la gamelle des chiens.
    Moi, les ragondins, je n’avais rien contre, à part que trop nombreux ils ruinaient un peu les berges du canal, mais bon…

    L’écolo d’en face était tellement con qu’il nous faisait lui-même la chasse car il voulait protéger ses rats, enfin les ragondins. En fait les bestiaux avaient bien la queue d’un gros rat, mais à par ça, ça ressemble pas mal à un petit castor.

    De toute façon, Gaspard était devenu fou de la chasse aux myocastors, je ne pouvais pas déroger à la règle : il fallait longer le canal après la passée du soir pour tenter de deviner une traînée dans l’eau. Les nuits de pleine lune, à l’heure où on commence effectivement à ne plus voir grand-chose et que la lune prends le relais, les traînées remontaient en parallèle le canal, par 2, par 3.

    Je ne voyais pas grand-chose pour viser, je tirais devant un peu au hasard et… ça faisait un gros tas d’eau, ça retombait et le plus souvent le myocastor dérivait, mort, à la plus grande joie de Gaspard.

    Sauf que des fois ça tournait à la bagarre, le ragondin blessé ne se laissait pas faire, envoyait les griffes et même une fois l’un d’entre eux a tenté… de noyer le chien !

    Cette chasse quasi nocturne faisait enrager l’écolo qui notait sur son petit calepin l’heure exacte du tir afin d’établir un dossier à charge… un jour à la sortie de la chasse le garde après m’avoir fait ouvrir le coffre :
    – Bon, ça va, mais je contrôle suite au téléphone du Monsieur d’en face, c’est qu’un ragondin, mais à cette heure c’est un peu tard, il faudrait arrêter…ou faire un peu moins de bruit que ça ne monte pas plus haut, ces bestioles on en a un peu trop, j’ai rien contre vous, au contraire, mais c’est tard, faites attention !

    C’est ainsi qu’on a dû faire appel aux piégeurs pour tenter de réguler les myocastors et que Gaspard est devenu un chien « frondeur » qui ne voulait plus rentrer à la voiture les nuits de pleine lune. Au canal on voyait alors les traces fines des ragondins suivies de près par celle du labrador. Mais je ne tirais plus.

    Et j’attendais patiemment le retour du chien qui revenait crevé par voie terrestre, des fois griffé, et de temps en temps avec un ragondin dans la gueule, surement un fatigué, faible ou malade…

    Finalement, on a fait ainsi sans s’en apercevoir de la « sélection naturelle » de ragondin et grâce aux conneries de l’écolo on n’a plus pu contenir le nombre croissant de ragondins dans le secteur. L’espèce s’est grandement propagée.

    C’est devenu un gros problème et les gardes canal passent un temps fou à piéger.

    Il y a longtemps que je ne chasse plus en Camargue, que Gaspard a rejoint le pays des chasses éternelles mais je suis persuadé que l’autre imbécile coule des jours heureux en maison de retraite avec son petit carnet sur lequel est inscrit au crayon à papier où on peut encore lire l’écriture tremblotante :

    « Compte rendu de ma sortie de mission de contrôle à la date du 28 septembre de l’année 1985 : coup de fusil à 20 heures 10, heure à laquelle il n’est plus possible de distinguer raisonnablement l’heure indiquée par la petite aiguille de ma montre, ainsi que précisé par l’arrêté préfectoral d’ouverture et de fermeture de la chasse signé par Monsieur le Secrétaire Général. »

    C’est vrai qu’entre cons, sans se connaitre, ils devaient bien s’apprécier !

    #632649
    hel
    hel
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    2015-08-31 11:40:28

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      • Posteur fou
      • ★★★★

    Quelle histoire de fou !
    Mais ça me rassure de voir que l’on payait des gens à rien faire depuis un moment…


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